« Pour que le sein de Marianne ne finisse pas par s’assécher »
Par Jean-Pierre Orban
Je voudrais juste dire un mot, ou deux, pour les dix ans de La Plume francophone, bientôt onze avec le retard que je prends pour accomplir une promesse, que cette plume, cette plume francophone, puisqu’il faut encore distinguer francophone de français pour que les gens vous reconnaissent, sachent bien quel est votre faciès de plume, parce qu’après des dizaines d’années de pression, de combats et de créativité ne peuvent encore se nommer français que les écrivains, je ne sais pas moi, nés en France? éduqués en France? non, sans doute, nourris à la mamelle de Marianne, ce buste qu’on n’aurait le droit de caresser qu’après avoir montré patte blanche aux hommes qui, droits comme des i en érection sur les murs des mairiies, président à sa destinée de femme, à son destin de france, tous mâles bien sûr ces i (jusqu’à, ne l’espérons pas, qu’une Marine guerrière ne se dresse encore plus en érection que ses prédécesseurs), tant donc qu’être francophone ne sera pas être français et que, plus étrangement, être français ne sera pas être francophone, les plumes d’Ali Chibani, de Celiatou Sadai et toutes celles et ceux de l’équipe de LPF, seront non seulement vivifiantes, mais nécessaires. Ou l’inverse. Pour que le sein de Marianne ne finisse pas par s’assécher comme celui d’une vieille dame peut-être digne mais stérile… A dans dix ans (neuf ans avec mon retard)!
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