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Comptes-rendus de lecture, Yasmina Khadra

Yasmina Khadra, Dieu n’habite pas La Havane

Dieu n’habite pas la Havane de Yasmina Khadra, un « éternel hymne à la fête »

Par Farid Namane (Doctorant)

 

Paru le 18 août aux éditions Julliard en France, le dernier roman de Yasmina Khadra est consacré à la Havane, capitale de l’île cubaine. En mêlant histoire, amour, chanson et rêverie, le dernier roman de l’auteur de La dernière nuit du Rais fait l’éloge de l’espoir au milieu de la déchéance.

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Don Fuego, de son vrai nom Juan Del Monte Jovana, est un chanteur qui enflamme les foules au café Buena Vesta et vit en parfaite harmonie avec la musique : « je demeure le saint patron des soirées enfiévrées, le conjurateur des vieux démons. ». Après la fermeture du Buena Vesta suite à la vague de privatisations qui touche le pays,  Don Fuego dégringole de son olympe et rejoint le monde infortuné où on ignore sa présence. Face à une telle déchéance, il tombe amoureux de Mayensi, une mystérieuse paysanne qui a quitté son village à la recherche de travail à la Havane. Agé de 60 ans, il s’attache passionnément à cette muse incarnée qui lui procure la joie de ses plus belles nuits. Don Fuego rejoint son olympe perdue en mêlant musique et amour, ses deux principales veines qui alimentent son cœur, jusqu’au jour du drame où Mayensi, de son vrai nom Candela, provoque sa chute en révélant son vrai visage. Malgré une telle mésaventure, Don Fuego croit en son rêve mais surtout en son talent. Il renoue avec la musique avec, cette fois-ci, une troupe qui chante dans les villages et les hameaux reculés tout en recherchant Mayensi dans tous les coins perdus de Cuba.

Quel est donc le rapport ente l’histoire et le titre du roman ? A la Havane, l’Homme est livré à lui-même face à une vie dure et inclémente. On peut lire dans le roman : « A la Havane, Dieu n’a plus la côte. Dans cette ville qui a troqué son lustre d’autrefois contre une humilité militante faite de privations et d’abjurations, la contrainte idéologique a eu raison de la Foi. » . A la Havane, il faut être du « Parti » pour survivre sinon on passe de vie à trépas dans une posture d’éternel spectateur.

Avec son dernier roman, l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit nous livre une histoire où chaque concept retrouve son contraire : de l’amour à la haine, de l’espoir au désespoir, de la chute à l’ascension, etc. Ainsi, Don Fuego perd sa muse inspiratrice (Mayensi) sans perdre le gout de monter sur scène et d’enflammer  les foules car il est amoureux de sa voix.

[1] Yasmina Khadra, Dieu n’habite pas La Havane, Paris, éd. Julliard, 2016.

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