Les chiens, le vide ou le tombeau
par Ali Chibani
« J’hésitai. Mon histoire avait à l’origine un but pédagogique. Une histoire de recherche de source d’inspiration. Une histoire qui me fut racontée par une amie. Et que je n’avais pas nécessairement le droit de divulguer, de distribuer à la petite cuillère. Ce n’était guère pour amuser la galerie. Maintenant il fallait la raconter… » Dans son dernier roman, le dramaturge tchadien Koulsy Lamko s’inspire de son propre itinéraire pour réfléchir sur l’errance et l’espérance.
Le narrateur des Racines du yucca est en effet un écrivain africain, atteint d’une grave maladie, qui part en exil dans le Yucatán, au Mexique, pour reprendre des forces. Atteint d’une allergie au papier (pathologie dont souffrirait Lamko), il est entré dans un « processus de zombification quasi irréversible ». Pendant son exil, il rencontre Teresa, une survivante de la guerre du Guatemala, qui lui lit son histoire écrite dans un « gros cahier d’écolier bleu ». Saisi par le récit, l’auteur-narrateur veut l’aider à le mettre en forme. Il est alors vite rattrapé par sa propre histoire, là-bas, dans ce qu’il nomme « mon pays de merde que j’adore ». Remontent des souvenirs d’enlèvements, de viols, de meurtres et de trahisons. Ce retour au pays ravive aussi la douleur du premier exil, rupture primordiale chez chacun, celle de l’enfance.
Lamko doit définir à partir de quel espace d’écriture il va exprimer ses angoisses. Trois lieux s’offrent à lui.
Pour lire la suite sur Le Monde Diplomatique, cliquez ici
Discussion
Pas encore de commentaire.