La nuit
par Lama Serhan et Sandrine Meslet
Le thème de la nuit amène un questionnement plus large que l’opposition attendue entre l’obscurité et la clarté. Elle peut offrir une meilleure visibilité des objets contrairement à l’idée de dissimulation dont elle est souvent affublée. C’est ainsi que Senghor l’exprime dans le poème liminaire « Chant pour Signare » qui ouvre le recueil Nocturnes (1961) « Une main de lumière a caressé mes paupières de nuit ». Dans le roman Le Jeune homme de sable du guinéen Williams Sassine, le soleil se présente comme une clarté aveuglante rappelant le pouvoir absolu du Guide alors que la nuit est vécue par le peuple comme refuge. La nuit concentre également des peurs enfantines. Marie Ndiaye l’évoque dans son conte La diablesse et son enfant, illustré par la dessinatrice Nadja. La Diablesse, figure de l’ombre par excellence, vient illuminer la nuit des villageois ouvrant la voie à la tolérance.
Les auteurs, que nous avons choisi d’étudier adaptent donc le thème nocturne par le biais de trois allégories : celle de la nuit lyrique avec Senghor, celle de la nuit « prose politique » avec Sassine et enfin celle de la nuit fantastique avec Marie Ndiaye.
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